La Légende du Saint Buveur
Andréas vit sans adresse et habite chaque jour sous un autre pont. Un homme le croise un soir sur les quais de la Seine et décide de l’aider en lui offrant une somme d’argent…
Andréas refuse d’abord puis accepte la somme, mais en homme d’honneur, il promet de rembourser cette dette.
Y parviendra-t-il ? C’est le mystère et l’énigme qui nous tiennent jusqu’au bout de la pièce.Avec: Christophe MALAVOY
De: Joseph ROTH
Adaptation & mise en scène: Christophe MALAVOY
Assistante à la mise en scène: Catherine PELLO
Scénographie: Francis GUERRIER
Lumières: Maurice GIRAUD
Costumes: Nadia MEENAvec l’amicale participation de:Pascale BORDET - Pascal AMOYEL - Christophe LAMPIDECCHIA et Denis CHEVASSUS."Sensibilité, retenue et émotions subtiles" - Toute la culture
"Justesse, humanité, simplicité et humour" - Le Dauphiné Libéré
"La magie du spectacle tient le public en haleine jusqu'au bout"- Vaucluse matinDu 23 septembre au 29 octobre 2020
Soirées:
mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 19hMalgré un contexte actuel difficile pour le secteur culturel, nous pensons que le spectacle doit rester vivant et nous sommes heureux de vous dire que la pièce LA LÉGENDE DU SAINT BUVEUR a été jouée le jeudi 5 novembre à 19h et diffusée sur Opsis TV en direct du Petit Montparnasse ! (tournage à huis clos).
*** Entretien avec Christophe MALAVOY ***
Quelle est l’origine de ce projet ?
Il y a quelques années, j’ai eu le plaisir de créer un spectacle Gary/Ajar, un « seul en scène » d’après des textes de Romain Gary. Je garde un beau souvenir de cette aventure, de belles sensations et une grande liberté de jeu, en même temps qu’une expression très riche et diversifiée dans les registres de la comédie, de l’humour et du drame.
Je me suis souvenu de ce texte de Joseph Roth qui est un auteur comme Stefan Zweig dont j’apprécie la dimension charnelle et poétique. Cette faculté à traduire la complexité de la nature humaine. La Légende du saint buveur est un grand texte au même titre que Vingt quatre heures de la vie d’une femme ou encore Le joueur d’échecs de Zweig.
Vous signez l’adaptation dans laquelle vous intégrez de la musique que vous interprétez vous-même à la trompette.
Oui, en effet. Il s’agit précisément d’un bugle, une trompette avec des graves. L’histoire est assez particulière. J’avais ce bugle chez moi depuis longtemps, Patrick Artéro, trompettiste de jazz me l’avait cédé. Je lui avais promis à l’époque que cet instrument ne resterait pas sans être joué. Et puis le temps a passé. Ma promesse commençait à ressembler de plus en plus à un abandon, voire un renoncement. L’instrument nécessitait une remise en état et je ne l’avais jamais faite. Quand l’idée m’a traversé l’esprit de porter à la scène ce texte de Joseph Roth, alors ce fut comme une évidence. La sonorité du bugle était parfaite pour accompagner cette histoire. L’émotion, la sensualité, la tendresse, la mélancolie, la joie, le bugle les avait en lui et il ne manquait plus que de les faire sonner, vibrer… Alors j’ai fait restaurer cet instrument et je m’y suis mis pour ce spectacle. C’est une vraie rencontre et une belle histoire qui s’est écrite entre nous.
Comme votre personnage, on peut dire que vous avez honoré votre promesse ?
En effet, c’est assez troublant. Il y a quelque chose de très proche. Mais rien dans la vie ne vient par hasard. On ne choisit pas, on est choisi. C’est l’instrument qui m’a choisi.
Quelles sont les musiques que l’on peut entendre dans votre spectacle ?
La complainte de Rutebeuf, poème du XIIIème mis en musique par Léo Ferré, le fameux My Funny Valentine de Richard Rodgers, la belle mélodie de Luis Bonfa écrite pour le film Orpheu Negro… et quelques airs de chansons populaires…
On vous entend chanter également ?
Oui, quelques extraits de chansons qui viennent s’intégrer et s’immiscer dans le texte de Roth comme s’il les avait lui-même pensés en quelque sorte. C’est cette dimension charnelle qu’apportent la musique et le chant qui m’a convaincu d’en faire de vrais personnages et de leur laisser l’espace, un moment de respiration indispensable. La musique est une onde, chacun la reçoit intimement, secrètement, selon son histoire, sa sensibilité.
Quelle est pour vous la principale vertu de ce texte ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette œuvre de Joseph Roth ?
Difficile de rester insensible à la beauté et à l’humanité qui émanent de cette histoire, et de ce personnage principal, Andréas, un sans-abri qui se rêve en homme d’honneur, en homme sincère, que la vie cependant a malmené, mais qui s’accroche, croit à son destin, et défend le seul bien qui lui reste, sa dignité. C’est un homme touché par la grâce, c’est sa faiblesse qui finit par devenir sa force. Cela rejoint d’ailleurs ce que disait Romain Gary : « la force n’a jamais rien inventer parce qu’elle croit se suffire. C’est toujours la faiblesse qui a du génie. »
Et puis, il y a chez Joseph Roth cet humour et cette fantaisie qui me touchent et qui donnent toute la force de l’émotion qu’il suscite.La distribution
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