-
Vous n’aurez pas le dernier mot
Vous pensez que les grands hommes ou les grandes plumes ont toujours le bon mot ? Détrompez-vous ! Dans un seul en scène drôle, littéraire et historique au ton décalé, Stéphane Bern nous emmène dans les coulisses de l’histoire, à la découverte des derniers mots des grands hommes et auteurs.
D’une histoire nous ne retenons souvent que le début, les meilleurs instants. Comme dit Clémenceau « le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier ». Des années que Stéphane Bern nous fait rêver avec de somptueux palais, des Rois et Reines dans leur splendeur… Mais c’en est fini, il va nous en révéler enfin le plus intéressant, les derniers mots ! Et ceux-ci sont grandioses parfois, ridicules, souvent ! Les vrais secrets de l’histoire, ce sont eux, ceux qui révèlent ce que toute une vie on a voulu cacher.
Ce monologue joyeux et profond est une réflexion sur nos propres derniers mots, ce que nous laissons derrière nous. Avec de la poésie, de la passion, et un peu de mauvais esprit, il va à rebours de notre époque, obsédée de jeunesse, de débuts, d'immédiateté.
Un spectacle qui vous fera préférer dire bonsoir plutôt que bonjour.
Avec: Stéphane BERN
Pièce de: Diane DUCRET
Mise en scène: Jérémie LIPPMANNScénographie: Jacques GABEL
Costumes: Colombe LAURIOT PREVOST
Lumières: Jean-Pascal PRACHT
Assistante à la mise en scène: Alexandra LUCIANIDu 14 octobre au 16 décembre 2019
Soirée
Lundi: 20hMatinée
Dimanche: 18hReprésentation supplémentaire
Samedi 14 décembre à 18hDurée du spectacle: 1h05
Programmation variable en fonction des semaines.
Veuillez consulter les dates disponibles
en cliquant sur le bouton "réserver en ligne"Tarifs
(au guichet)
1° catégorie : 46 €
2° catégorie: 36 €
3° catégorie : 20 €Réservations par téléphone ou par internet: + 2€ de frais
Le monde se divise en deux catégories de gens, ceux qui, sitôt un livre en main, en lisent les premiers mots, et ceux qui s’empressent d’en lire les derniers ! Je fais partie de
ceux-là. Depuis toujours, c’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher de toujours lire les derniers mots d’un livre, ou de vouloir connaitre les derniers mots d’un grand auteur, d’un grand homme, la dernière scène d’un film.C’est pareil en amour, ce que je trouve intéressant, ce n’est pas les premiers mots échangés, mais bien les derniers, ceux qui seront chargés du sens de l’amour et de l’au revoir. Ceux qui aiment les derniers mots ont le sens dramatique, celui de la tragédie, ils aiment le bouquet final lors des feux d’artifices, lorsqu’on ressent un frisson d’excitation. Comme si le final, c’était ce que l’on ne peut se permettre de rater, ce qui reste en mémoire pour toujours. Pompidou le dit très bien, « il ne suffit pas d’être un grand homme, il faut l’être au bon moment ».
Je m’étais toujours imaginée que les grandes stars, les grands auteurs ou politiques sont impeccables jusqu’au bout. Je les imaginais prononçant des derniers mots inspirés pour guider les vivants leur succédant, les inspirer de leur courage, de leur abnégation…. Les mythes doivent l’être jusqu’à leur bouquet final !
Et puis un jour, j’ai découvert un des derniers mots d’un des plus grands mythes de notre belle littérature, qui m’avait bassiné durant tout le lycée avec son Éducation Sentimentale, qu’on nous forçait à étudier, parce qu’il était un monument des Lettres, Gustave Flaubert : « Cette pute de Bovary va vivre et moi je vais mourir comme un chien ». J’ai éclaté de rire en lisant cela !
Flaubert n’était donc pas un « monument », mais un homme ! Ainsi m’est venue l’idée de ce spectacle : décomplexer notre rapport aux grands hommes, aux mythes que l’on a fait immortels, afin de se rappeler, avec humour, que leurs derniers mots ne valent pas forcément mieux que les nôtres. Peut-être simplement parce que quand on aime la vie, on n’a pas envie de lui dire au revoir…
En l’écrivant, j’ai eu la sensation que l’Histoire et la Littérature ne sont pas si lointaines de nous qu’on le pense parfois, bien moins excluant que la manière dont on nous les enseigne. Et qu’en effet, par leurs derniers mots ratés, ces Grands sont drôlement inspirant… En nous rappelant que même les Grands ont droit à l’échec, à l’imperfection.
Étant une grande fan de Secrets d’Histoire, émission à laquelle j’ai aussi participé plusieurs fois bien sûr, j’ai voulu révéler sur scène celui qui, à force de parler des Grands, en est devenu un : Stéphane Bern. J’ai tout de suite pensé à lui ! Montrer surtout son côté original, sa pointe de folie décalée ! Depuis toujours, regardant ses émissions, j’avais envie que Stéphane Bern se décoiffe, montre son côté rock’n’roll et nous parle de la face plus sombre de ceux qui nous font rêver !
Diane DUCRET - autrice
L’envie me taraudait depuis longtemps de remonter sur les planches du théâtre. Il est vrai que ma première expérience, en 2004-2005, avec la pièce de Jean-Marie Chevret, Numéro Complémentaire aux côtés, notamment, de Francis Perrin et Isabelle de Botton m’avait convaincu que j’aimais jouer la comédie et que le public me jugeait plutôt légitime dans cet exercice. Les contraintes de mes activités audiovisuelles m’interdisaient tout retour au théâtre jusqu’à ce tournage de Meurtres en Lorraine pour France 3, achevant d’instiller en moi ce désir urgent de « faire l’acteur ». Restait encore à trouver un texte assez puissant et drôle, une sorte de costume taillé sur mesure, qui ne me laissât pas d’autre choix que de le jouer et de l’incarner.
J’ai reçu des dizaines de comédies, mais rien ne me satisfaisait pleinement, jusqu’au jour où Diane Ducret m’a envoyé son texte, à la fois profond et léger, s’intéressant aux personnages de notre Histoire et de la Littérature pour s’attacher à leur sortie de scène, à leurs derniers mots. Immédiatement j’ai été séduit par le propos car rien n’est plus humain que la fin des figures illustres et tutélaires. Derrière l’emphase d’une confession voltairienne – « je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis, et en détestant la superstition » – ses dernières paroles sont bien plus triviales et nous ressemblent davantage. Ou encore Anton Tchekov demandant à son médecin un dernier verre pour la route, « il y a longtemps que je n’ai pas bu de champagne ». Ce seul-en-scène rassemble tout ce que j’aime, la légèreté du bel esprit et la profondeur philosophique d’une interrogation existentielle qui nous est commune. Comment conclure ? Vous n’aurez pas le dernier mot !
Stéphane BERN
La distribution
Stéphane BERN
L'équipe