
La Joie
TRIOMPHE-REPRISE / A partir du 20 juin 2025

Première le jeudi 02 octobre 2025
Mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 19h
Dimanche à 15h
36€ / 20€
10 € pour les moins de 26 ans (par téléphone ou au guichet)
Les billets ne sont ni repris ni échangés et les représentations commencent à l’heure. Aucun retardataire ne peut être accepté dans la salle, pour ne pas perturber le bon déroulement du spectacle.
Ils sont voisins, mais ne se connaissent pas. Elle a 30 ans, il en a 80. Elle aime la vie, il n’en a plus. Elle vient de rompre, il est veuf. Elle lui propose de partir en vacances avec elle… il refuse. Elle insiste, il accepte. Sa vieille décapotable fera l’affaire.
Ils partent vers l’Ouest pour le plus improbable des périples, emportant avec eux, leurs rêves, leurs fantômes et leurs fichus caractères.
Un choc de générations ? Non : une rencontre, un souffle d’amitié, un éclat de vie !
Avec Philippe MAGNAN et Lou CHAUVAIN
D’Arnaud BÉDOUET
Mise en scène Catherine SCHAUB
Scénographie James BRANDILY
Costumes Julia ALLÈGRE
Lumières Michel GUELDRY
Création sonore Aldo GILBERT
Assistant à la mise en scène Frédéric BARON
TRIOMPHE-REPRISE / A partir du 20 juin 2025
Représentation exceptionnelle le 23 juin
Première le mercredi 27 août 2025
Première le jeudi 18 septembre 2025
Première le 19 mars 2026
14 représentations exceptionnelles
PROLONGATIONS
Première le 18 juin – en alternance avec FRANITO
Première le 20 juin – en alternance avec FRENCH CANCAN
TRIOMPHE – PROLONGATIONS SAISON 25/26
Première le mardi 02 septembre 2025
Cette pièce est née du désir de parler de l’amour et du temps et d’une volonté de mêler la réalité à l’imaginaire et au fantasme, comme le ferait un enfant qui joue, sans interdits ni frontières.
La rencontre improbable d’un homme né un petit peu trop tôt et d’une jeune femme née un petit peu trop tard, devant s’arranger de cette injustice du destin qui leur nie tout avenir amoureux, me semblait propice à interroger, dans une comédie, notre rapport à l’âge et à la mémoire, dans un flou temporel.
Mes pièces partent toujours des personnages. Ce sont eux qui inventent la pièce. Je me contente de les mettre en situation et de les observer, en leur offrant la liberté, d’où cette envie de road-movie théâtral.
Tout est dissonant chez ces deux-là. Elle est spontanée, impulsive, idéaliste, il est cynique, réfléchi, philosophe. Ils interprètent le monde selon leur propre prisme, se contredisent, s’engueulent, se rejoignent en s’offrant mutuellement une liberté oubliée et salvatrice.
Sous leurs pas, le théâtre devient alors, chemin, mouvement, paysage intérieur et extérieur… c’est un voyage où, malgré la différence, une forme d’humanité commune se tisse.
Arnaud BÉDOUET
Ce qui me touche profondément dans le texte d’Arnaud Bédouet, c’est l’espace qu’il ouvre entre le réel et le vrai — cet entre-deux sensible que le philosophe Henri Corbin appelle le monde imaginal. Un espace où les souvenirs, les manques, les désirs prennent corps, où la vérité se raconte à travers la fiction.
Car le voyage que nous suivons… a-t-il vraiment eu lieu ?
Ou n’est-il que la projection mentale d’un homme paralysé par une histoire douloureuse : la disparition de cette femme aimée lors de la rafle du Vel d’Hiv ?
Et cette jeune fille, aujourd’hui, qui lui ressemble, ne devient-elle pas le déclencheur d’une réparation par le rêve ?
Dans ce voyage chacun transforme l’autre sans même s’en apercevoir. Une tentative de réparation mutuelle, fragile et bancale, comme la Talbot Samba qui les embarque.
Arnaud Bédouet aborde des thèmes essentiels avec une grande délicatesse, une économie de mots, une légèreté apparente. Il explore nos solitudes contemporaines, nos blessures, nos silences et cet élan vital qui renaît lorsque la relation à l’autre s’établit. Chaque réplique, en apparence anodine, ouvre une faille, un questionnement.
La Talbot Samba devient la métaphore de notre époque : fuir l’immobilisme, échapper à la solitude. Les personnages quittent un immeuble vidé par la canicule, traversent une campagne silencieuse, désertée. Un regard curieux et attendri sur une France à la fois familière et lointaine.
Mettre cette histoire en scène aujourd’hui, c’est faire le pari d’un théâtre qui ne démontre rien mais révèle en creux . Ce théâtre du flou, de l’incertain devient le seul espace possible pour panser l’inaccompli.
Il ne s’agit pas de montrer la réalité telle qu’elle est, mais telle qu’elle se vit de l’intérieur. Telle qu’on s’en souvient. Telle qu’on aurait aimé qu’elle soit.
Le théâtre est fait pour ça : pour donner forme à ce qui n’en a pas encore (ou plus). C’est ce théâtre du « pas encore dit », du « peut-être » que je me réjouis d’explorer. Un théâtre où la poésie sert à réparer ce que le réel ne permet pas toujours. Un théâtre qui ne tranche pas, mais qui accueille les contradictions, les failles, les hésitations.
Dans un monde qui exige des réponses immédiates, des postures fermes, des récits linéaires, ce texte me semble vraiment nécessaire. Il ouvre un espace pour ce que nous portons en nous de plus flou, de plus fragile — et donc de plus humain.
Catherine SCHAUB